Melissmell, avec sa voix légèrement éraillée et ses textes engagés est à la croisée du rock et de la chanson française, comme la fille légitime de Ferré et Noir Désir (dont elle a superbement repris Les Écorchés au ukulélé). Écoute s’il pleut est son premier album, sorti en 2011. À l’image de la pochette, figurant une poupée de chiffon faite main, rapiécée, attendant on ne sait trop quoi assise sur un rocher au pied duquel pousse une fleur, l’album me donne l’impression d’être la confession d’une enfant des temps présents, se balançant entre mélancolique et espoir combatif.

L’album débute par Aux Armes, un titre rappelant inévitablement l’hymne français ainsi que l’intro de l’Internationale avec une teinte désabusée, le jour de gloire est terminé pour le pays. On enchaîne ensuite avec Je me souviens, chanson adressée à sa mère disparue et empreinte de nostalgie des rêves et espérances d’autrefois.

Au mi-album, il y a Les enfants de la crise. Son atmosphère, vous vous en doutez, n’est pas au beau fixe pour évoquer les rêves brisés d’une génération. Le rythme du morceau se réchauffe sur la fin et une touche d’espoir vient conclure par une invitation à poursuivre malgré tout.

Oh nous les enfants de la crise
Avons le cœur un peu serré
On ne console pas l enfant pourri gâté
J ai tout connu les grands sommets
La possession, la décadence
Mais ça ne l a jamais comblé
Au fond de moi ce vide immense

Les Enfants de la crise

Je vous laisse donc en compagnie de cette rêveuse néanmoins désabusée et vous souhaite de sourire un peu, quand même.