Antimatter est parfois présenté comme the saddest band in the world, et pour qui les aurait écoutés au moins une fois, il n’y a rien de plus vrai. Le groupe, fondé il y a une vingtaine d’années par Mick Moss et Duncan Patterson (ex-Anathema) nous vient de Grande-Bretagne. La première fois que je les ai vus en concert, c’était en compagnie d’un autre groupe, Swallow the Sun. Je connaissais déjà Antimatter mais les voir en live fut une révélation: la voix de Mick Moss vous prend aux tripes dès les premières notes et j’ai pu encore davantage l’apprécier lorsque je les revis par deux fois dans une minuscule salle de Zürich.

Enfin, revenons à Fear of a unique identity, album sorti en 2012. Comme tous les albums du groupe (à l’exception du dernier opus The Judas Table), il contient 9 morceaux. La brièveté de l’album permet d’avoir dès lors que des chansons plus incroyables les unes que les autres. Comme le laisse présager le titre de l’album, la thématique transversale est celle du blend-in, de la fonte des individus dans la masse, de la conformité à ce que la société veut de nous. Musicalement, on quitte le pur dark ambiant des albums précédents pour tomber sur une sorte de rock mélancolique, sentiment qui est vraiment la marque de fabrique d’Antimatter. Des touches electro savamment dosées contribuent à rehausser l’ambiance sans la noyer sous une musique inorganique.

Build a wall between your soul and reality
Only then will your head be truly free
Paint a face over your veins
So nobody can see the horror you’re feeling

Firewalking

Enfin, si vous avez vous aussi l’impression de devoir vous « maquiller » en société, c’est un album qu’il vous faut écouter de toute urgence. À écouter seul au casque en contemplant l’horizon le plus lointain possible.