L’Italie nous apporte l’album d’aujourd’hui: URSA (Union des Républiques Socialistes Animales), du groupe de doom/death Novembre. Il est sorti en 2016, après un hiatus de presque 7 ans et fait suite au départ du batteur d’origine. C’est donc un album qui a eu le temps de bien mûrir et force est de dire qu’il a été cueilli à point., chaque titre est bien à sa place et donne un album aux saveurs équilibrées. Mélangeant chant clair et guttural, des moments bien rythmés avec d’autres plus posés et introspectifs, il n’en faut pas plus pour remporter mon adhésion.

Le titre n’est pas innocent et est en fait le nom original de publication de La Ferme des Animaux d’Orwell, le titre ayant été changé, sans doute pour ne pas trop froisser les Soviétiques à l’époque. C’est donc un signe qu’il faut s’attarder particulièrement sur les textes de cet album. Vous pouvez les retrouver sur le site Dark Lyrics si cela vous intéresse. Au niveau de l’écriture, c’est très poétique et imagé comme à leur habitude, mais certains thèmes affleurent, comme l’animalisme. Vous pourrez sans doute vous en tirer une interprétation personnelle.

Australis, premier titre de l’album est un titre-renaissance (lié aux 9 ans d’absence du groupe) et est un morceau rythmé mais tout de même assez léger. The Rose, qui lui succède, tape bien plus fort avec partie solo juste monstrueuse mais redescend de plus belle pour se finir sur une touche méditative.

Umana est clairement dans un registre spirituel, citant Krishnamurti et parlant globalement d’éveil des consciences.

Our souls float, unaware of the scale of the awakening
The fear is whole, consuming us through the crisis

Umana

Easter est une référence évidente à la résurrection du Christ. Puis arrive la chanson-titre, URSA. Ceux qui ont lu le livre cité plus haut comprendront tout de suite la référence. En deux mots c’est une critique contre le régime soviétique déguisée en fable animalière.

Puis, comme une suspension dans le temps, une échappée hors de l’espace: Oceans of afternoons. Une pause bien méritée avant Annoluce, chanson au rythme soutenu, plutôt passe-partout et invitant au headbang. Pas étonnant qu’elle aie été choisie comme single.

Agathae est une instrumentale avec des airs de folk au début, mais qui se mue presque en black, avant de renouer avec le motif musical du début du morceau. Elle est suivie de Bremen, un titre aussi emprunté à la littérature (Les Musiciens de Brême). L’album se conclut par Fin, et j’avoue que je suis volontiers preneur d’une interprétation.

Bref, un album à avoir dans sa collection, ou au moins à avoir écouté. Une bonne écoute à tous!