Comment ça, je ne vous ai jamais parlé d’Unreqvited? Vous vous demanderez après l’avoir écouté comment vous avez fait pour vivre jusque-là.  C’est un de ces groupes qui vous poussent à monter le volume jusqu’à un niveau léthal. Unreqvited est en fait l’œuvre d’un seul homme, prolifique qui plus est (5 albums sur les quatre dernières années). Ce projet blackgaze nous vient du Canada. L’album que je vais reviewer aujourd’hui est Empathica, sorti en 2020. Rien qu’en regardant la pochette, j’entendais la musique: froide et torturée aussi bien qu’émouvante et grandiose. Et je ne fus pas déçu…

L’album débute par Heart of the spectral mountains, un morceau particulièrement épique qui pourrait figurer sans pâlir dans un film d’heroic fantasy. Le morceau s’arrête abruptement aux trois-quarts pour nous laisser un peu de répit, avant de repartir de plus belle. S’ensuit le deuxième mouvement du trio d’ouverture, Everwinter. Ne vous y trompez pas, la guitare claire et le ton mélancolique n’est qu’un moyen de mieux vous retourner les tripes par la suite. Les hurlements si typiques du black arrivent à entrer en phase avec la mélodie, et feraient presque penser à un vent noir et mordant. Troisième morceau d’ouverture, Innocence est la pièce de résistance et sans doute la plus symbolique de cet album.

Crystal Cascade, lui, part directement en black sympho plus conventionnel. Snowspirits of the Arcane, qui lui succède, sonne comme une intermède. Il est au final assez doux, mais le souffle du vent persiste encore et toujours, comme une accalmie dans la tempête de glace de The Permafrost, l’avant-dernier morceau. Il monte petit-à-petit en intensité, avant de nous lâcher avec quelques voix éthérées… Dreamer’s hideaway clôt l’album avec un morceau particulièrement calme, une partie finale nous élevant vers les cieux, avant de nous laisser une impression de vide abyssal, à peine voilé d’un peu de piano et d’un vent mourant…