Johnny Hollow est un groupe canadien ayant été fondé en 2001. Parmi les trois albums à leur actif, je vous propose ici Dirty Hands, sorti en 2008. Tout au long de l’album, nous nageons dans une ambiance de cabaret noir, je visualise tout de suite quelques poupées de porcelaine au visage craquelé et jauni, un éclairage vacillant, des maquillages clownesques et des rideaux de feutre rouge bordeau. Il y a quelque chose des Dresden Dolls dans leur musique, en plus glauque et plus orchestral cependant.
Niveau morceaux, on commence par le sublime instrumental Alchemy, parfait pour poser le décor en subtiles sonorités. Mais les surprises sont légion, comme le très dansant This hollow world aux accents goth ou le mélancolique Nova Heart qui se contente de peu de mots pour évoquer la fin d’un monde:
And I’ll sleep
Sleep in your nova heart
As things fall apart
And I’ll hide
In your nova heart
At ease with the thought
That this nova won’t burn out
Aux deux-tiers de l’album, il y a un titre qui m’a bien frappé: Boogeyman (une sorte de Croquemitaine). Le groupe a su évoquer parfaitement le cauchemar avec son refrain angoissant. Mais le morceau qui sied le mieux pour décrire cet album est sans doute People are strange: on a le piano du cabaret, les cordes de l’orchestre, la voix étherée et le rythme burlesque. Enfin, tandis qu’Aegis se termine, je crois bien que je vais me le repasser. J’espère que vous saurez apprécier autant que moi.