Year Of No Light est un groupe venant de Bordeaux qui s’est formé en 2001. L’album que je vous propose aujourd’hui est leur premier, en 2006. Difficile à mettre en cases, leur musique met l’accent sur une ambiance assez oppressante et lourde, caractéristique du sludge. Eux-mêmes se définissant comme shoegaze, ce style usant particulièrement les pédales d’effet (d’où le nom voulant dire contempler ses pieds). Les paroles sont très rares (et vont d’ailleurs disparaître à l’album suivant, Ausserwelt) et teintes d’une profonde mélancolie, comme en témoigne cet extrait:

Le soleil frappait cette ligne d’horizon qui n’appelait aucune présence.
Des jours et des nuits à marcher sur l’asphalte brûlant,
Compte, les mirages s’abattent avec des balles, mais tu comptes, mais tu trembles.
Compte, regarde la peste devenir plus vaste que le monde.
Compte les pertes.

Regarde le ciel s’éloigner alors que nous marchons toujours,
Crachant la cendre, crachant le souffre
Contemple le spasme des idées, tandis que le paysage s’annule.
Vision d’un monstre d’or,
Lorsque nous prîmes pour l’aurore le crépuscule.

Traversée

Cette économie de paroles et ces mélodies hypnotisantes sont un appel à l’introspection, les premières notes de Sélénite résonnent à peine que le monde qui nous entoure semble disparaitre au profit d’une nuit noire ou de paysages enneigés. La solitude est donc une condition sine qua none pour profiter pleinement de cet opus. Je vous laisse donc en la compagnie de Year Of No Light et vous souhaite un très bon dimanche.