Y’a des soirs comme ça où t’as envie de tout cracher d’un coup, d’éructer tes tripes comme une bête à l’agonie et te dissoudre dans le néant éternel une bonne fois pour toutes. Quand t’as ce mal-être qui te dévore, que peux-tu faire à part hurler à la mort? Y’a rien qui puisse t’apaiser, l’alcool, les drogues, les prières, l’amour, le sexe, la baise: tout t’en devient agression, comme du sel sur une plaie vive. Ça fait un mal de chien que de vivre quand tu es comme ça. Et pourtant, la mort ne trouve jamais ta porte. Tu l’accueillerais presque comme une vieille amie qui t’a suivi si longtemps, embusquée dans ton ombre, te faisant languir, jouant sadiquement avec ton ridicule espoir de petit être humain misérable et insignifiant.
Mais j’ai beau crier, la douleur en mots qui sort de mes doigts semble infinie et ce qui ne bouffait de l’intérieur serait bien capable de me noyer de l’extérieur… J’ai le poing si crisé qu’il en briserait mes phalanges. Alors je sais bien que j’alimente le feu de la marmite dans laquelle je suis mais bordel Save me from myself quoi… Je cherche tant l’eau qui saura apaiser ce brasier, j’ai soif depuis si longtemps qu’à l’intérieur ça doit ressembler à une vieille charogne déséchée et craquelée par le temps, à un tel point que ça commence à se voir à l’extérieur…
Bon, un peu trop d’amertume pour ce soir, faut croire… Bonne nuit!